Biographie


L’oeuvre

GOUPI MAINS-ROUGES reste l’oeuvre la plus connue, non seulement à cause du film remarquablement mis en scène par Jacque Becker, mais aussi parce que sous le prétexte d’un roman de mystère se cache un tableau de la vie paysanne de l’époque rarement aussi bien évoquée. Les Goupi demeurent le prototype d’un clan paysan, d’une France agricole qui a disparu depuis les années 50. Ce film sera rattrappé par la réalité : l’affaire Dominici, une célèbre affaire policière en milieu paysan.

LES DISPARUS DE SAINT-AGIL sont un grand classique de la vie de pensionnat, des espoirs et des rêveries adolescentes, toujours sous un prétexte de mystère policier.

L’ASSASSINAT DU PERE NOEL symbolise la réunion du policier et de la féérie.

LE PAYS SANS ETOILES : Un livre fantastique à l’époque où le genre était méconnu ( il apparaitra dans les collections de Science-Fiction à partir de 1955). Le film obtint un succès et favorisa la carrière de Gérard Philippe…

UN GRAND PATRON film qui a engendré un livre, a posé le premier la question du mandarinat en matière médicale, depuis fortement remis en question.

LE GUERISSEUR : film qui évoquait les médecines dites « parallèles ».

La « méthode » Pierre Véry a été parfaitement définie par André Malraux dans l’article critique de la Nouvelle Revue Française du 1er décembre 1929 consacré à Pont-Egaré : « Le talent d’un écrivain fantastique consiste presque toujours à affirmer sans s’en apercevoir que le monde accepté communément n’est que mensonge, non parce qu’il n’est pas vrai, mais parce qu’il est fixe. (…) De quoi s’agit-il, sinon de refuser aux choses leur pouvoir de contrainte, de créer un monde à notre image lorsque nous ne voulons pas être à l’image du monde ? ».

Il demeure l’un des maitres du climat de mystère de ce début de siècle, avec Georges Simenon, Pierre Mac Orlan, Pierre Boileau et Thomas Narcejac, et Marcel Aymé qui comptèrent parmi ses amis. Son amitié et sa complicité avec Jacques Prévert permirent la transposition cinématographique réussie de certaines oeuvres.

La vie

Pierre Véry est né à Bellon (Charente) le 17 Novembre 1900, d’une famille d’agriculteurs. Son père avait dérogé à la tradition familiale en devenant professeur de Mathématiques et surtout en s’intéressant à la politique, ce qui engloutira la propriété familiale. Son unique grand-frère disparaitra sur un navire de transport de troupes envoyé vers les Dardanelles lors du premier conflit mondial.

Après l’obtention du Certificat d’Etudes il est envoyé en pension au Petit Séminaire de Meaux, mais en sortira sans la vocation religieuse… Après un court service militaire en 1920, il exerce divers métiers : rédacteur dans une compagnie d’assurance, courtier en vins… Déçu par le vélo qu’il pratique avec assiduité avec son ami Pierre Béarn et saisi par le démon de l’aventure, il s’embarque sur un cargo qui cabote vers le Maroc.

De retour à Paris il ouvre une librairie Rue Monsieur-le-Prince et commence à fréquenter les milieux littéraires de l’époque en écrivant des chroniques à L’intransigeant. Son premier roman, Pont-Egaré, remarqué pour le prix Goncourt, parait en 1930, suivi de Danse à l’ombre. Ni l’un ni l’autre ne remporteront de prix et ne seront un succès de Librairie, malgré des critiques encourageantes d’André Malraux.

Un roman « de mystère » : Le Gentleman des Antipodes, à la même époque, est récompensé par le premier Grand Prix du Roman policier et se révèle un vif succès, ce qui décidera de son orientation vers les romans policiers notamment aux Editions Gallimard qui lui consacreront une collection spéciale entre 1930 et 1940.

En 1938 Les Disparus de Saint-Agil sont adaptés au cinéma, avec notamment des dialogues de Jacques Prévert, (qui assureront la carrière de Christian-Jaque) et l’orienteront vers le cinéma en tant qu’activité parallèle. Il épouse en 1939 Jeanne Rouvin et de cette union naitront une fille et deux garçons, Madeline, Dominique et Noël.

En 1952 un accident cardiaque l’éloigne des milieux cinématographiques et il se tourne un temps vers la production radiophonique d’une émission policière : Fait-Divers.

Il renouera avec quelques films alimentaires (Papa, Maman, la Bonne et moi ), deux livres pour la jeunesse adaptés pour la télévision, et un recueil de nouvelles de Science-Fiction, avant de s’éteindre d’un second accident cardiaque en octobre 1960.

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