Dans sa nouvelle « ZID »*, Thierry Picquet reprend les rouages de l’histoire contée par Pierre Véry dans la nouvelle «La police de Dieu »**. Loin d’en être une simple inspiration, c’est un véritable parallèle que Thierry Picquet nous offre.
Il réussit magistralement à transposer l’œuvre de Pierre Véry des années 30 à nos jours sans perdre une once de son charme vénéneux. Un bond dans le temps qui prouve toute la modernité de Pierre Véry.
Usant tous les deux d’un langage fleuri, chacun de son époque, les 2 écrivains emploient avec justesse des images de leur temps et la magie opère pour chacun d’eux.
Tel un morceau de piano joué à quatre mains, l’écho résonne avec délice entre ces 2 nouvelles. La partition unique vibre et oscille entre chronique surannée et actualité contemporaine, entre nostalgie blême et modernité blafarde, entre passé glauque et présent sordide… La justice divine implacable semble traverser naturellement les âges.
La seule distorsion à l’histoire que se permet véritablement Thierry Picquet est le livre dont s’empare ZID. A la fois clin d’œil symbolique et coup de chapeau : Cinéma, cyanure et Compagnie est le livre dans lequel est paru la nouvelle originale de Pierre Véry.
Avec cette transposition brillante, Thierry Picquet réussit à rendre un bel hommage à Pierre Véry, et prouve que notre époque sied toujours à ses récits…
* ZID, écrit par Thierry Picquet, nouvelle parue dans le recueil « 13 à la douzaine » – Le Grognard Editeur 2013
** La police de Dieu, écrit par Pierre Véry, nouvelle parue dans le recueil « Cinéma, cyanure et compagnie » – Editions du Masque 1954